29 mars 2020

''Il ne fallait pas précipiter les choses''

Marcus Coco

Victime d’une rupture du ligament croisé en tout début de saison à Lille lors de la première journée de Ligue 1, Marcus Coco avait fait son grand retour à l’entraînement auprès de ses coéquipiers début mars. Arrivé en provenance de l’En Avant Guingamp, le natif des Abymes (Guadeloupe) espère pouvoir démontrer toutes ses qualités au sein du club nantais dès que l'opportunité se présentera. Rencontre avec votre numéro 8 !

Marcus, où et quand as-tu débuté le football ?

"Mon père jouait au football et j’avais envie de faire la même chose que lui. À l’âge de 7 ans, j’ai fait mes débuts à l’Intrépide de Saint-Anne, à moins de dix minutes de chez moi. Ensuite en Benjamins et jusqu’aux U15, j’ai joué dans les rangs de la Solidarité scolaire de Baie-Mahault, un club important de l’île."

As-tu toujours été attiré par un rôle offensif ?

"Pas toujours, non. À mes débuts, j’ai commencé comme défenseur central, avant de passer latéral droit. En arrivant à la Solidarité scolaire, j’ai grimpé comme milieu récupérateur. Du côté de Drancy, j’ai même parfois évolué comme milieu offensif et Guingamp m’a recruté comme milieu relayeur. Dès mon premier match avec l’EAG, j’ai finalement été positionné à l’aile, un poste que je n’ai ensuite plus jamais quitté."

Pourquoi avoir décidé de venir vivre en Métropole ?

"En Guadeloupe, mes coaches m’ont fortement conseillé d’aller tenter ma chance en Métropole pour avoir plus de visibilité, notamment en région parisienne. J’étais en cours à Drancy donc j’ai eu ma chance là-bas avec les U17 Nationaux. J’y suis resté quelques mois et en janvier 2013 j’ai rejoint La Jeunesse d’Aubervilliers pour ensuite m’engager avec Guingamp l’été suivant."

“Je n’ai qu’une hâte : rentrer sur un terrain et jouer.”

Tes parents étant restés en Guadeloupe, tu as vécu chez ton oncle au Blanc-Mesnil. As-tu ressenti un gros manque ?

"Pas vraiment. J’avais cette impression d’indépendance et j’étais très content. J’allais en cours, au football et je partageais des moments avec mon oncle. Ce mode de vie ne m’a pas plus gêné que ça."

Peux-tu nous parler de ton parcours à l’Akadémi EAG ?

"Je fais une saison pleine avec les U19, lors de mon arrivée à Guingamp en juillet 2013. J’ai la chance de jouer avec l’équipe qui a été finaliste du Championnat de France U17 l’année précédente. Le groupe est bon et j’évolue donc en tant que milieu récupérateur. La saison suivante, je reprends avec la réserve avec laquelle je fais trois mois avant d’intégrer le groupe professionnel. Tout est allé très vite."

As-tu été marqué par des personnes ?

"Oui, Lionel Rouxel (actuel entraîneur de l’Équipe de France U16, ndlr) par exemple ou encore « Coco » Michel. Ce dernier m’a inculqué tous les détails du poste d’ailier, en très peu de temps. Je me rappelle de séances sans ballon, juste pour comprendre les déplacements. Je pense que c’est aussi grâce à lui que j’ai pu impressionner Jocelyn Gourvennec, alors coach de l’effectif professionnel."

Peux-tu nous parler de tes débuts en professionnel ?

"Mon premier match remonte à une entrée en jeu en fin de rencontre durant un match de Coupe de la Ligue, lors de la saison 2014-2015. Pour la Ligue 1, c’était à Bordeaux, quelques semaines après. C’est marrant parce je n’ai plus beaucoup de souvenirs. La pression était telle... Aujourd’hui, j’ai presque tout oublié. notamment les consignes données. J’ai vu le coach lever la feuille avec le onze de départ et je ne savais pas que j’allais débuter. Dès cet instant et jusqu’au coup d’envoi, j’ai été totalement déconnecté."

Finalement, que vas-tu retenir de ces années guingampaises ?

"J’ai tout connu à l’EAG. Humainement, je m’y suis fait de grands amis. Sportivement, j’ai connu des joies et des déceptions. C’est le club qui m’a fait connaître l’univers du football professionnel et c’est pour ça que suis déçu de l’issue finale avec la descente en Ligue 2. Mais j’ai énormément appris.

Tes bonnes performances en club t’ouvrent les portes de l’Équipe de France Espoirs. Que retiens-tu de tes sélections ?

"J’ai eu la chance de rencontrer de très bons joueurs grâce à ça. C’était une vraie fierté pour moi de revêtir ce maillot. J’ai beaucoup appris en particulier à être régulier. C’est d’ailleurs sur ce point que je n’ai pas été parfait. Pour être appelé à chaque rassemblement, il fallait toujours livrer de grosses performances en club."

Le 11 août dernier, tu entames ton premier match officiel avec le FC Nantes mais tu te blesses gravement. Aujourd'hui, comment te sens-tu ?

"Je suis vraiment dans un bon état d’esprit et je sens que mon genou tient bien. Sincèrement, je n’ai aucune crainte. Tout se passe bien et je n’ai qu’une hâte : rentrer sur un terrain et jouer."

As-tu le sentiment d'ĂŞtre sur la fin de ta blessure ?

"Oui, clairement. Mentalement je suis bien, musculairement parlant aussi. Mes muscles se délient et mon corps accepte très bien cette évolution."

Début novembre, tu es parti deux semaines à Saint-Raphaël. Comment cette coupure s’est- elle organisée ?

"Ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai pu rencontrer des sportifs, des militaires mais aussi des gens plus âgés. On était entre blessés. En deux semaines, j’ai créé des affinités et j’ai gardé contact avec certaines personnes."

Tu étais également à Carnac avec tes coéquipiers et depuis le premier jour de ta blessure, on t’a vu partager beaucoup de moments avec le groupe... Était-ce important pour toi ?

"Tout le monde voulait que je sois présent et moi aussi. On va tous dans le même sens. Même en étant blessé, on tisse des liens et c’est très bien pour la suite que de partager tous ces moments du quotidien, comme les repas par exemple."

Quelle est selon toi, la période la plus longue : le retour à la course ou l’attente du retour au jeu ?

"Le plus long, c’est le début. Surtout quand on se dit qu’on ne reviendra que dans cinq ou six mois et qu’on n’a toujours pas passé le premier mois. On sait que l’on va devoir fournir beaucoup d’efforts, que les muscles de la jambe ont disparu et qu’il faut tout reconnecter."

“Je pense que je devais passer par cette blessure pour avancer.”

Finalement, outre l’aspect physique, le staff médical joue aussi un rôle important dans ta force mentale, non ?

"Bien sûr. Ils m’ont aidé dans tout. Ils ont su prendre le temps de m’expliquer ma blessure, qu’il ne fallait pas précipiter les choses, ni perdre le moral."

Que gardes-tu en mémoire de cette épreuve ?

"Je pense que c’est un pallier par lequel je devais passer. Je ne m’étais jamais blessé avant et il fallait peut-être que je découvre ça. Maintenant, il faudra confirmer dans le futur que cette blessure m’aura été utile."

As-tu un dernier mot pour les supporters ?

"Je remercie tous les supporters pour le soutien affiché au quotidien depuis le début. Même si je n’ai joué officiellement que quelques minutes, je me sens vraiment comme un Nantais. De l’extérieur, l’ambiance à La Beaujoire est très forte et j’ai désormais hâte de vivre ça depuis le terrain."

Par M.G


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