William Ayache : ''Un rôle d'équipier''

Vous retrouvez le FC Nantes. Quelles sont les motivations qui ont guidé votre choix ?
William AYACHE : "D'abord parce que le FC Nantes est mon Club de coeur. J'ai passé dix ans ici. Automatiquement ça marque un homme et un joueur. On nous a inculqué des valeurs et j'ai eu la chance de jouer dans de grandes équipes. Il n'y a pas grand chose à dire : quand vous jouez à Nantes, vous êtes marqué à vie. L'opportunité de revenir s'est présentée, et je l'ai saisie."

Quel sera votre rôle ?
William AYACHE : "J'accompagne Olivier Monterrubio et Bernard Blanchet. Nous serons un peu les "yeux" du FC Nantes. Nous allons superviser des joueurs et effectuer des compte-rendus de matches lorsque Michel Der Zakarian nous le demandera. Nous sommes à la disposition de l'entraîneur. Notre vision et notre vécu sont au service du club. Disons qu'il faut avoir l'oeil !"

La fibre nantaise est l'un des dénominateurs communs…
William AYACHE : "Le club retrouve son identité et s'appuie de plus en plus sur des joueurs qui ont gagné des titres, joué en Equipe de France et porté haut les couleurs nantaises à l'image de Michel (Der Zakarian), Lolo (Amisse) et de Bruno (Baronchelli). Je pense que pour travailler et entraîner ici, il faut avoir l'âme nantaise et une certaine idée. L'écoute, le partage, la générosité avec un seul mot d'ordre : le Club. C'est comme cela que nous avons toujours fonctionné. Tu joues pour le partenaire et en fait pour l'équipe."



On imagine que vous êtes heureux de vous rapprocher du terrain…
William AYACHE : "Oui, j'étais consultant. J'avais demandé si je pouvais être un "oeil avisé" et l'opportunité s'est présentée. C'est une belle confiance que m'accordent le Président Kita, son fils Franck, ainsi que Michel (Der Zakarian). Si je peux rendre ne serait-ce que 5% de ce que le club m'a offert je le ferai à fond ! Je vais m'investir et essayer d'être à la hauteur des attentes."

Quel regard portez-vous sur le parcours du FC Nantes la saison dernière ?
William AYACHE : "J'accompagnais BeIn Sports lors du premier match face à Bastia. J'ai trouvé l'équipe très bonne et elle a confirmé par la suite. Le FC Nantes a été la bonne surprise du championnat. Le plus difficile est maintenant de confirmer. On va essayer d'accompagner et d'aider Michel en lui fournissant un maximum d'informations."

Vous serez aussi en quête de futurs talents…
William AYACHE : "Nous chercherons le joueur qui peut porter un jour les couleurs du club. En remettant les choses en place : ça doit être un honneur de jouer à Nantes. Ce n'est pas un acquis. Tu ne peux pas jouer ici si tu es un "mercenaire", enfin c'est ce que je pense. C'est impossible. Sinon, tu vas jouer un an avant d'être démasqué. A Nantes, c'est un partage, une écoute, un dialogue, un esprit d'équipe. J'ai connu cela, et ça doit rester."

La Coupe du Monde vient de s'achever. Forcément, cette compétition ravive de nombreux souvenirs pour vous…
William AYACHE : "Oui, ça fait partie de mes bons souvenirs comme mes titres au FC Nantes. Il y a aussi le titre Olympique avec l'Equipe de France (à Los Angeles en 1984, ndlr), mais je retiens avant tout les aventures humaines à travers les équipes au sein desquelles j'ai rencontré des gens adorables, et des "cons". Ça fait partie de mon parcours. Pour revenir à la Coupe du Monde au Brésil, je me suis régalé. C'était une belle Coupe du Monde. L'équipe qui produisait du jeu a gagné. C'était un plaisir de la voir jouer."


FC Nantes, saison 1982-1983
Debouts de gauche à droite : Jean-Paul Bertrand-Demanes - Seth Adonkor - William Ayache - Patrice Rio - José Touré et Maxime Bossis
Accroupis de gauche à droite : Thierry Tusseau - Bruno Baronchelli - Oscar Muller - Fabrice Picot - Vahid Halilhodzic

Quel est votre meilleur souvenir à Nantes ?
William AYACHE : "Je crois que c'est l'année du titre en 1982/83. C'était la première année de "Coco" entraîneur. Nous avons vécu une année exceptionnelle. L'équipe jouait les yeux fermés. C'était un vrai plaisir de côtoyer ces immenses joueurs. Ça a été une chance. Quand tu passes à Nantes, tu vois ensuite les choses un peu différemment. Surtout que moi, j'ai un peu bourlingué : j'ai joué dans le sud à Cannes, Montpellier, Nîmes et Marseille. Il y a aussi de la qualité avec une mentalité un peu différente. Mais quand tu passes à Nantes, tu es quand même marqué. La preuve, on s'aperçoit que beaucoup d'entraîneurs sont passés à Nantes. C'est un truc de folie ! Et il y a aujourd'hui aussi de nombreux consultants comme Eric Carrière, Reynald Pedros..."

Quel est votre programme ces prochains jours ?
William AYACHE : "Je vais commencer dès maintenant en supervisant une équipe. C'est un rôle qui nécessite discrétion et intégrité. Je ne changerai pas. Il faut travailler pour le club et Michel. C'est un rôle d'équipier en fait, sans se mettre en valeur. D'ailleurs, je n'ai été qu'un défenseur, je suis plutôt une personne de l'ombre qui a essayé de remplir son rôle. Briller n'a jamais été mon point fort. Il faut aussi un peu de chance pour trouver l'oiseau rare. Et si je peux avoir rien qu'un dixième de l'oeil de Mr Guelso Zaetta, de Coco (Suaudeau) ou de Bud (Robert Budzynski), je m'en contenterai ! Ce sont les références que j'ai connues. Le football a évolué, mais on essaiera d'être à la hauteur des attentes."